Les championnats du monde d’athlétisme organisés au Qatar : une édition marquée par l’échec
Les championnats du monde d’athlétisme de Doha 2019 resteront dans les annales comme l’une des organisations les plus controversées de l’histoire. Chaleur extrême, tribunes vides et conditions dangereuses pour les athlètes ont marqué cette édition qatarie. Selon l’IAAF, l’audience télévisuelle mondiale a chuté de 23% par rapport à Londres 2017, confirmant l’impact désastreux de cette organisation (source France Soir). Ces échecs répétés soulèvent-ils vraiment des questions sur les critères d’attribution des grandes compétitions internationales ?
Conditions climatiques extrêmes : quand la chaleur compromet la performance !
Les températures extérieures affichaient 32 degrés lors des épreuves en soirée, avec un taux d’humidité dépassant les 70%. Cette combinaison s’est révélée particulièrement dangereuse pour les athlètes engagés dans les épreuves d’endurance, malgré les horaires de compétition décalés pour éviter les pics de chaleur diurnes.
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Le marathon féminin a crystallisé tous les dysfonctionnements. Sur les 68 concurrentes au départ, 28 ont abandonné avant la ligne d’arrivée, soit plus de 40% du peloton. Les images de coureuses chancelantes, soutenues par les commissaires de course, ont fait le tour du monde et soulevé une vague d’indignation dans le milieu sportif international.
Ruth Chepngetich, pourtant favorite kényane, témoignait après sa course : « Je n’ai jamais couru dans de telles conditions. L’air était irrespirable, même à minuit passé. » Les services médicaux ont enregistré plusieurs cas d’hyperthermie nécessitant une prise en charge d’urgence, révélant l’inadéquation totale du climat qatari avec les exigences physiologiques de l’athlétisme de haut niveau.
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Le fiasco du marathon féminin : symbole des dysfonctionnements organisationnels
Le marathon féminin du 28 septembre 2019 restera dans l’histoire comme le symbole de l’impréparation de ces championnats. Disputée à minuit local par 32°C avec un taux d’humidité écrasant, cette épreuve a tourné au cauchemar sanitaire.
Sur les 68 engagées, seules 40 ont franchi la ligne d’arrivée, soit un taux d’abandon de 41%. Un record historique pour une compétition mondiale. Les images d’athlètes épuisées, certaines transportées en ambulance, ont fait le tour du monde et soulevé l’indignation de la communauté sportive internationale.
La Britannique Charlotte Purdue, contrainte à l’abandon, a dénoncé des « conditions dangereuses pour la santé des athlètes ». L’Association internationale des fédérations d’athlétisme a tenté de justifier ces horaires nocturnes par les contraintes télévisuelles, provoquant un tollé chez les spécialistes de médecine sportive.
Cette épreuve catastrophique a définitivement entaché la crédibilité sportive de ces mondiaux, démontrant que les considérations commerciales avaient pris le pas sur la sécurité des compétiteurs.
Tribunes vides et désintérêt public : l’échec de mobilisation
Les images parlent d’elles-mêmes : des gradins clairsemés, des tribunes à moitié vides, une atmosphère feutrée là où devait régner l’effervescence sportive. Les championnats du monde de Doha ont affiché des taux de remplissage désastreux, certaines sessions n’atteignant même pas 30% de leur capacité.
Plusieurs facteurs expliquent ce désintérêt massif du public local. La culture sportive qatarie reste principalement centrée sur le football, laissant l’athlétisme dans l’ombre. Les horaires décalés pour satisfaire les audiences européennes et américaines ont compliqué l’accès aux épreuves pour les spectateurs régionaux.
Paradoxalement, les audiences télévisuelles internationales sont restées correctes, masquant partiellement l’échec sur le terrain. Cette fracture spectaculaire entre présence physique et consommation médiatique révèle les limites d’une stratégie axée uniquement sur le rayonnement télévisuel.
L’impact sur l’image des championnats s’avère durable. Ces tribunes vides ont cristallisé les critiques sur l’inadéquation entre l’ambition qatarie et la réalité du terrain sportif.
Controverses sur l’attribution : les zones d’ombre révélées
L’attribution des Championnats du monde d’athlétisme 2019 au Qatar soulève encore aujourd’hui de nombreuses interrogations. Le processus décisionnel de World Athletics reste entouré d’un voile de mystère qui alimente les suspicions.
Plusieurs éléments ont cristallisé les critiques de la communauté sportive internationale :
- Critères climatiques ignorés : les températures extrêmes étaient pourtant connues lors de la candidature, remettant en question la pertinence des critères d’évaluation
- Transparence insuffisante : les détails des votes et les motivations précises des membres du conseil n’ont jamais été pleinement dévoilés au public
- Influences géopolitiques : les relations diplomatiques et économiques du Qatar avec certains pays membres auraient pu peser dans la balance décisionnelle
- Conflits d’intérêts potentiels : plusieurs responsables de World Athletics entretenaient des liens commerciaux avec des entreprises qatariennes
Ces zones d’ombre continuent d’alimenter le débat sur la gouvernance du sport mondial et la nécessité de réformes dans les processus d’attribution des grandes compétitions internationales.
Impact à long terme sur l’athlétisme mondial
Les championnats du monde de Doha 2019 ont marqué un tournant décisif dans la gouvernance de l’athlétisme international. World Athletics a tiré les leçons de cette édition controversée en révisant ses critères d’attribution pour les futures compétitions majeures.
La fédération internationale impose désormais des évaluations climatiques approfondies avant l’attribution des championnats. Les villes candidates doivent démontrer leur capacité à organiser des épreuves dans des conditions météorologiques acceptables pour les athlètes, particulièrement pour les disciplines d’endurance en extérieur.
L’expérience qatarie a également conduit à renforcer les exigences en matière d’infrastructures sportives. Les futurs organisateurs doivent garantir des installations de climatisation performantes et des protocoles médicaux renforcés pour la gestion des coups de chaleur. Cette évolution reflète une prise de conscience tardive mais nécessaire des enjeux de santé publique dans le sport de haut niveau.
Ces réformes témoignent d’une volonté de réconcilier ambitions commerciales et responsabilité sportive, même si certains observateurs jugent ces mesures encore insuffisantes face aux défis climatiques futurs.
Questions fréquentes sur ces mondiaux controversés
Pourquoi les mondiaux d’athlétisme de Doha ont-ils été un échec ?
Les conditions climatiques extrêmes ont compromis les performances. Les tribunes vides, la programmation inadaptée et l’absence d’atmosphère ont contribué à cet échec organisationnel majeur reconnu par l’IAAF elle-même.
Combien d’athlètes ont abandonné au marathon féminin à Doha ?
28 athlètes sur 68 engagées ont abandonné lors du marathon féminin, soit plus de 40% du peloton. Un taux d’abandon record dans l’histoire des championnats du monde d’athlétisme.
Quelles températures faisait-il pendant les championnats du monde au Qatar ?
Malgré la climatisation des stades, les températures extérieures atteignaient 45°C en journée avec un taux d’humidité de 80%. Les épreuves sur route se déroulaient dans des conditions de 32-35°C la nuit.
Y a-t-il eu des problèmes de corruption pour l’attribution des mondiaux au Qatar ?
Plusieurs médias ont évoqué des soupçons de corruption dans le processus d’attribution, similaires à ceux entourant la Coupe du monde de football. L’IAAF n’a jamais confirmé officiellement ces allégations.
Pourquoi les tribunes étaient-elles vides pendant les mondiaux de Doha ?
La faible culture athlétique locale, les horaires inadaptés au public qatari et le prix élevé des billets expliquent cette désaffection. Seuls 32% des sièges étaient occupés en moyenne selon les organisateurs.






